Mon corps a la mémoire du tien.Le galbe des fesses, les courbes et contre-courbes de la silhouette, chaque pli de la peau. Nue et mate la peau.
Sous chaque pli reconnu se cache mon ancienne langue. Celle toute rouillée de mots décrépis.
Anguleuse et dansante. Une vipère ou une couleuvre enivrée, frétillante, molle et préhistorique. Ondulations de tes vertèbres déployées.
C’est vaniteux penses-tu.
Pourtant, animal je guette chacun de tes pas. Ta peau. Et l’ odeur de ta sueur. L’odeur des mots aussi; papillons poussiéreux que j’attrape dans un filet.
J’attrape. Tu disparais. Je rattrape. Tu prends la fuite à bras le corps. Je m’enfuis. Tu viens à moi. Offerte. Cours, perds haleine, cours.
J’avais oublié le pourquoi du comment. J’avais oublié le commencement de ma course. La courbe de tes yeux, le point de départ. Jamais, je ne t’ai reconnu.
Camellia Burrows.