Les tours de passe passent


A Gênes la moqueuse, elle buvait son café noir comme l’encre ou comme la polenta vénitienne, repensant aux gênes occasionnées. Ses nuits ivres de sa personne avaient déjà pris le pas sur ses jours tant et si bien qu’elle en confondait parfois les unes avec les autres.

Ce matin, si riant, ressemblait aux sourires des mouettes voltigeuses, aux goélands et aux cris suraigus des martinets quand le soleil annonce crânement une chaleur au ciel insolemment bleu clair  et que l’on se tient sagement à l’ombre étirée de toits de briques rouges. Doucement la chaleur montait, inexorable. De la terrasse de ce café, on sentait le vent brûlant et âcre du désert. De loin en loin elle pouvait percevoir l’appel rauque des bateaux cargos. Ceux-là même qui autrefois vous embarquaient vers de nouveaux horizons. A cela se mêlaient l’odeur des tartines de pain frais, du beurre fondu sous l’effet de la chaleur et celle, grasse et  grosse des faits divers fraîchement imprimés, du papier journal. Elle lut :

« Les douceurs de la nuit tirent le voile sur des mondes jusqu’alors inexplorés. »


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