Il s’étira et étendit ses bras dans l’herbe fraîche du soir qui les lui caressa doucement dans un bruissement de papier froissé. Il avait marché longtemps dans la rocaille blanche et moussue des montagnes de l’arrière-pays, suivant les traces fraîches des vallées, pour arriver sur ce sentier escarpé d’où il dominait l’abrupt des falaises découpées semblables à des profils d’ombres chinoises.
Cheminant ainsi le long des crêtes, il avait suivi ses propres pas.
Allongé qu’il était, il se laissait porter dans la nuit d’encre ombrée, contemplait inlassablement les poussières d’étoiles filantes, les nombreux points de la voie lactée, rouges, bleuâtres à l’éclat glacé et scintillant.
L’odeur de l’herbe et de rosée, le gargouillis de la rivière le ranimèrent. Peut-être lui suffirait-il de faire un voeu comme quand il était gamin, et ce voeu-là, cette fois, souriait-il intérieurement, deviendrait réel, tout vrai. Ainsi fit-il ce souhait lorsqu’il aperçut l’étoile la plus brillante et surtout filant dans l’air une traîne dorée, le plus rapidement possible vers celle polaire ou arctique. Il sourit à nouveau, confiant.
Camellia Burows