Les nuits moscovites


L’hiver crisse sous mes pas et je me demande. Je me demande comment on allume les étoiles à grands coups de flocons de neige. A mes côtés deux grands yeux pétillent. Un sourire aussi. Le blanc enserre le blanc et moi le froid mord mes cuisses. Ici, le connu s’éloigne de mon quotidien et mes sourires s’effacent tout comme ceux des femmes. Le blanc enserre le blanc et moi le froid mord mes jambes. Une porte dérobée, un escalier de côté, noir, tortueux et métallique conduit tout droit à des rythmes latino-américains. Ici, la chaleur mouille les corps blancs transis de désir. La vodka étanche les bouches assoiffées, s’étale, coule, roule le long de petits verres. Les femmes, russes blondes aux sonorités si étranges, demi-nues après avoir ôté leurs fourrures, se déhanchent, laissant aller leur tête de côté, le rouge accroché aux joues. Et moi, moi je m’accoude au bar. Interloquée, timide, idiote et française.

Camellia Burows.

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