L’adieu aux femmes.


Il tournait, tournait sur lui-même, tournait les bras écartés, doigts au vent et la dentelle blanche voletait voletait autour de sa tête. Le vertige lui montait aux joues, le bleu de la chambre à coucher à la tête confuse, le gris de la moquette râpeuse craquait sous ses pieds rieurs;  il sentait la brûlure rouge mordante sur ses bonne joues grisées de bonheur.

Heureux et drôle. Il s’arrêta net en vacillant, et lentement, leva les yeux vers le miroir en pied adossé à la porte. Des cheveux dorés, une frange lourde, blonde, prononcée , et qui venait souligner ses yeux noisette; des bonne joues épaisses d’enfant lui souriaient maintenant. Il soufflait comme un dragon à court de feu. La porte s’ouvrit brusquement. Elle le regarda, agrandit ses yeux, démesurément. Une main sortit d’on ne sait où arracha brutalement le voile et déchira le jeu.

« Regarde-toi! Tu l’as trouvé où ce voile de mariée?!! » Un regard oblique et noir, la boîte en carton grise défaite. Les battants de l’immense placard ouverts.

Il ne pensait plus. Il voyait bien son pantalon brun, sous la dentelle. Il savait quelque part qu’aucune réponse ne sonnerait si bien que l’injure.

Elle, il l’avait rencontrée comme ça, un soir de beuverie blanche, des années après l’épisode du voile déchiré. Et chaque fois qu’elle lui parlait, il pensait à ce voile de dentelle délicate, avec son rire si différent et ses fantaisies incertaines. Il l’avait prise puis comme toutes les autres l’avait fuie en prétextant d’incompréhensibles palabres, des raisons inavouées comme son désir et sentant le vent tourner.

C’est elle qui attendait de s’en retourner sans voile, sans fards quand il l’avait doublé la laissant un peu de côté.

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