Choses qui font naître un doux souvenir du passé
Les roses trémières desséchées.
Les objets qui servirent à la fête des poupées.
Un petit morceau d’étoffe violette ou couleur de vigne, qui vous rappelle la confection d’un costume, et que l’on découvre dans un livre où il était resté, pressé.
Un jour de pluie, où l’on s’ennuie, on retrouve les lettres d’un homme jadis aimé.
Un éventail chauve-souris de l’an passé.
(Un éventail chauve-souris : éventail d’été, souvent sorti pour les fêtes)
Notes de chevet (~995-1005), Sei Shōnagon (trad. André Beaujard), éd. Gallimard / Unesco, 2007 (ISBN 9782070705337), p. 60
Lieux et choses qui font battre les paupières :
Le sourire blond d’un homme aux yeux bruns
La grisaille de Paris sous la brume
Les rires d’amis que l’on aime serrer dans ses bras
Un rayon de soleil qui chauffe la joue sous un ciel bien connu
Le clapotis de péniches sur les berges d’Amsterdam
Une odeur de pin, de thym sur les chemins des Terres Rouges
Une personne oubliée et dont le rire fuse tout à coup
Le rouge d’une place grandiose et sa basilique surgissant de couleurs vêtue
Les discussions interminables sur le balcon aux oliviers
La cantate du café de Bach et l’odeur d’un cigare au café
L’odeur du pain tout chaud sortant du four devant une boulangerie
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Choses que l’on regrettera à son départ :
Quelqu’un qui, doucement, pose sa main sur notre épaule
Une langue abrupte devenue familière
La morsure du froid sur les joues et la neige immaculée qui étouffe les souvenirs
La versatilité de l’étrangère
La rare empathie de visages durs et fermés
La naïveté partie avec lui et les souvenirs déformés
La peur au ventre, le claquement des genoux, quand, dans la nuit, on rentre chez soi par les rues noires et glacées et la neige qui avale les sons, et le soulagement que l’on éprouve à se sentir, malgré tout, encore si vivant
Choses impardonnables :
Une ville abandonnée peuplée d’enfants aux joues et habits bruns de crasse
Un cadavre froid et nu laissé à terre sans être recouvert
Des seringues ensanglantées sur un chemin de randonnée
Une peluche dans le caniveau
Des insultes alors que l’on souriait de bonheur
Une belle femme délaissée
C’est super…. Toute la nostalgie…. de l’automne.
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