C’est pendant l’oubli et l’indolence des heures d’été que sa voix avait alors disparu. Pendant les ombres striées des siestes aux volets bleutés.
Elle en possédait une, enfouie et chaque fois qu’elle articulait, elle la sentait gronder. Chuchoter de ne pas en dire trop.
C’est l’oubli et l’indolence d’un sourire qui la lui avait rappelée à elle.
Elle avait pensé à cette voix enfouie, si profond dans ses entrailles. On ne savait plus très bien si elle existait. Ses mots se trahissaient toujours, trouvait-elle.
Vacillants. Trop usés par tous. Négligés et puis cette voix si douce qu’elle possédait et qu’elle voulait taire. Ou ranimer.
Elle pensait aussi toujours pouvoir le dire et puis elle l’avait laissé échapper. Ce mot. Ce moment. Elle aurait pu en hurler. Ou revenir en arrière. Tenter de disparaître dans des champs de coton.
Elle aurait pu se démener comme on dit. Faire un effort. Mais il fallait se l’avouer à sa voix trop vacillante se mêlait une peur nouvelle, qu’elle n’avait encore jamais connue. Tous ces mots qu’elle pensait prononcer, étaient restés lentement cloués dans ses tempes. Par peur.
Celle d’en dire trop ou, peut être, de rêver de nouveau. Celle de ne pouvoir jamais partir.