Le Barbican inaugure un cycle Shakespeare qui débute par l’une des oeuvres maîtresse, au héros danois pétri de folie vengeresse et mise en scène par Lindsey Turner.
Bénédict Cumberbatch, connu notamment pour ses rôles dans Sherlock Holmes et the Imitation Game, attire la foule et ce, à juste titre. Son jeu très physique et virtuose étonne et parfois détonne dans cette pièce à la mise en scène qui fait osciller le spectateur entre étonnement et déjà vu. La scénographie recherchée aux trouvailles inventives laisse un décor saturé mais visuellement très esthétique.
La scène, un intérieur bourgeois, se meut en champ de bataille dévasté, à l’aide de jets de gravats et de terre grignotant jusqu’aux coulisses, à l’image de la tragédie mais aussi du personnage d’Hamlet, épris de justice et halluciné. Hamlet lui-même, passe du personnage haut-en-couleur, rigolard au torturé, pétri de folie et de doute.
Le jeu de Cumberbatch et de ses partenaire valent largement le détour mais l’on reste parfois sur sa faim. Ainsi, les ralentis (« slow motion ») largement utilisé dans les comédies musicales ou dans le théâtre britannique émaillent la pièce et viennent conclure le duel entre Hamlet et Laërte.
Si ce choix fonctionne effectivement, j’aurais, pour ma part, espéré la folie des personnages, le cataclysme tragique et le comique (abondamment mis en valeur), effleurés dans la scénographie soient davantage creusée par le biais de la scénographie ou de la mise en scène.
Un très bon moment et des comédiens à ne pas manquer même si certaines scènes n’ont pas fonctionné pour moi (notamment la dernière scène) malgré une scénographie recherchée.
Le spectacle s’est conclu sur l’allocution de Bénédicte Cumberbatch appelant à agir pour aider les réfugiés syriens dans un très beau discours que vous pouvez écouter ici (en début de carte postale sonore) : http://camelliaburows.podomatic.com/entry/2015-09-28T04_41_18-07_00
Camellia Burows 