S’attaquer au mythe de Frankenstein et au roman de Mary Shelley n’est pas rien. Cette pièce musicale s’adresse ici a un public adolescent et l’épure des didascalie laisse place a l’imagination de tout un chacun. Une fable noire oscillant entre gothique et onirisme sombre qui montre le rapport à l’autre, la monstruosité mais aussi comment la créature prend vit sous la plume de son créateur et petit à petit la possede, l’illusion théâtrale et ses coutures, le processus de création littéraire, le rapport à l’horreur et à la peur. Un délice exquis que je ne me lasse pas de relire.
Elle a dix-neuf ans.
Quand elle prend l’espace , on dirait qu’elle plonge en elle.
C’est une jeune femme et un château hanté.
MARY.
Apportez des bougies !
On n’y voit rien
Comment voulez-vous qu’on écrive ?
Un mot à chaque éclair ?
Des bougies !
Là
Là aussi
Créez une atmosphère propice
Il s’agit tout de même d’écrire
Un conte d’horreur
Installez-vous
Installez votre peur
Installez ma peur dans son fauteuil
En chair de poule
Silence
Ça y est
Il est là
Je le vois
Je l’ai vu
J’ai vu son visage au fond du lac
Installez son visage
Installez le lac
Il ne faut pas vivre près des lacs
Les lacs sont dangereux
Il y a des secrets
Au fond des eaux noires
Avec les algues et les poissons »
Frankenstein, Fabrice Melquiot, L’Arche Am Stram Gram.
Frankenstein a été monté en 2012 dans une mise en scène de Paul Desvaux au théâtre Am Stram Gram à Genève.
Chaque dimanche les premières lignes d’un livre sont proposées à la lecture d’après l’idée originelle de ma lecturothèque qui publie sur son billet consacré, la liste des blogs qui y participent.
Vous pouvez aller lire les premières lignes des différents blogs y participant ici :
• Moglug
• Les Livres de George
• La Chambre rose et noire
• Lectoplum
• Songes d’une Walkyrie
• Pousse de Gingko
• Colcoriane
• Page blanche et noire
• Au bazar des mots
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