Un lieu époustouflant pour un acteur de la trempe de John Malkovich en mars dernier.
Pour sa troisième collaboration avec Michael Sturminger John Malkovich continue d’explorer les affres de la folie, d’épouser des rôles d’une noirceur sans nom. Après après avoir incarné un tueur en série et Casanova, sous la plume de Sturminger, Just Call me God, a dictator final speech, retrace les derniers instants d’un dictateur, dirigeant de la République imaginaire de Circassia.
Un commando américain mène une opération-éclair dans un lieu retiré, enfoui mais exceptionnel, afin d’éliminer, un dictateur fou, Satur Diman Cha. Un équipe de journalistes composée d’une reporter et d’un cameraman couvre l’événement et tente de recueillir ses dernières paroles.
Peu après leur entrée, les militaires et le cameraman sont tués par le même dictateur. Reste la reporter, Caroline et lui. S’ensuit un face à face poignant, rythmé au son de l’orgue, du lieu magique qu’est Union Chapel avec lequel Malkovich et sa troupe s’amusent à jouer et à investir. Un jeu du chat de la souris au cours duquel les protagonistes inversent parfois les rôles, poussent la question de ce qu’est être humain dans ses retranchements. L’organiste a été condamné à jouer tous les morceaux exigé par et ligoté à son banc. Toutes les facettes manipulatrices d’un pervers narcissique mais aussi de l’humanité sont explorées. Satur Diman Cha y livre son dernier discours, abrupte, choquant, manipulateur et sarcastique. Brillamment interprété. Du grand art. La video est utilisée dans la pièce avec parcimonie et à bon escient retransmettant les affres de notre monde moderne tandis que l’orgue habite le lieu devenant par certains moments un personnage à part entière.
Monter sur scène avec pour entrée fracassante la tuerie d’officiers américains à la kalachnikov au lendemain de l’attentat sur le pont de Westminster et y incarner un dictateur sociopathe, le tout dans une pièce qui ne cesse de faire référence à l’actualité, il faut avoir tout de même une sacrée dose du courage.
Chapeau bas Monsieur Malkovich !
C »est bon de te relire Camellia ! Et en plus pour nous parler d’une pièce qui a l’air d’une puissance étonnante ! Oui bien sûr le théâtre doit parler de l’actualité, il doit être le miroir du monde et prendre des risques parfois pour le montrer sans concession. Merci pour ton article et vivement de te relire encore
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