
La Royal Shakespeare Company investit une fois de plus le Barbican avec la pièce The Tempest d’une beauté à couper le souffle. L’une des pièces les plus magiques du répertoire shakespearien y est traitée grâce à la technologie de pointe lors d’un partenariat avec Intel, initié par le metteur en scène Grégory Doran.

La Tempête de Shakespeare narre comment Prospero, le Duc de Milan, après avoir échoué sur une île déserte avec sa fille Miranda, alors qu’il a été condamné à l’exil par son frère, Alonso, Roi de Naples, et que ce dernier ainsi que son fils Ferdinand et le frère de Prospero sombre également dans ce naufrage et échoué sur la même île. Prospero qui connaît la magie et maîtrise différents esprits, dont Ariel principe de vie et Caliban porteur de violence et de mort, va leur faire subir une série d’épreuves.


Le naufrage du navire, provoqué par Ariel au cours de la scène d’exposition frappe d’emblée : lumières explosives, zébrures de couleurs en trompe l’œil, sons fracassants. Une certaine appréhension saisit alors ce spectateur : si le spectacle est grandiose, il n’en ôte aucunement toute l’humanité de la pièce. La féérie du lieu dans lequel échoue le navire ne sera d’ailleurs essentiellement rendue que par la technologie et un travail méticuleux scénographique et d’éclairage.


Scénographie d’ailleurs décapante : la carcasse d’un immense navire scindé en deux et le sol fait de marbrures brunes et en miroirs permettent de refléter les lumières colorées en trompe l’œil, travestissant ainsi le lieu initial. Ainsi, le fond de la scène de la forêt projettera une épaisse forêt mais lumières et sons permettront de rendre la touffeur des arbres à travers lesquels filtrent des faisceaux de lumières alternant avec des points lumineux, véritables lucioles. Impossible alors pour l’œil de distinguer réalité de l’artifice.


Un tube géant se déploie pour offrir au regard les apparitions virtuelles des esprits, présentant ainsi un personnage à taille gigantesque commandé par le comédien relie à cette image de synthèse par différents capteurs ; ce même tube se meut en arbre magique, où apparaît encore l’esprit de Caliban, sorte de harpie, impressionnant de malice et de violence. Si l’ensemble fait voler en éclat l’aspect carton-pâte des autres productions dont la magie se retrouve au fil du drame, ce n’est pas sans compter sur les brillants comédiens et cantatrices de la production de Doran. Les interprétations marquantes de Simon Russell Beale en Prospero impredictible et fin, de Mark Quartley en un Ariel à la présence fantomatique et énigmatique, burlesque de Joe Dixon en Caliban rendent à la pièce le supplément d’âme qui aurait pu se perdre sur les routes de la technologie employée à des fins dramaturgies.


Un enchantement pour les yeux et un doux rêve presque enfantin.
The Tempest, Shakespeare, par la Royal Shakespeare Company, Barbican Centre, Londres jusqu’au 18 août.
Durée : 2h43 (dont 20 mns d’entracte)
https://www.barbican.org.uk/the-tempest-royal-shakespeare-company/
Wow les décors et cette mise en scène ! 😮 ❤
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Oui impressionnant !
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Oh !!!! Quelle merveille ! C’est énooormmme !! C’est impressionnant concernant le visuel en tout cas et les images que tu as choisies sont magnifiques. Où tu les choisis ? C’est bien aussi que le faste de la scénographie n’enlève rien à l’interprétation et à l’émotion. Encore un bel article qui fait regretter d’habiter si loin de Londres !
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Merci Nath ! Je les ai prises sur le site de la Royal Shakespeare Company. Superbe. Des circonstances personnelles difficiles m’ont fait rater des spectacles Et aussi font que j ai du mal à écrire alors vraiment merci du fond du cœur pour ton commentaire qui me réchauffe le cœur.
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Je trouve ton message que maintenant et j’y réponds bien tard. De tout coeur avec toi Camellia et j’espère que tout va mieux pour toi. Un bisou
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