
L’une des pièces les plus intrigantes, sans doute, Woyzeck de Büchner était reprise et adaptée au Barbican en septembre dernier. Après le très cru et dur Woyzeck mettant en scène John Boyega, au Old Vic, dans un jeu précis et impressionnant, celui du Galway Theatre contraste pleinement par son parti pris : entrelacer la pièce de Büchner au cycle de 24 lieds du Voyage d’hiver de Schubert.
Le même dépouillement, la même désolation et aussi le même thème : un homme suspectant l’être aimé d’infidélité, se retrouvent dans les deux chefs d’oeuvre ce qui explique le choix du metteur en scène Conall Morrison.
Woyzeck raconte comment un pauvre soldat éponyme, afin de subvenir aux besoins de sa famille, devient le sujet d’une expérimentation médicale. Violenté par la société et devenu fou de jalousie, il sombre peu à peu dans le désespoir et l’aliénation.
Le choix de mêler l’oeuvre de Schubert et celle de Büchner permet d’accentuer l’aspect tragique et étrange de Woyzeck. Il offre également une profondeur au personnage de Marie, la femme de Woyzeck, car les passages chantés permettent de présenter l’état d’esprit des différents personnages et plus particulièrement celui de Marie. Ce choix de mettre à nu l’étrange, le tragique, la noirceur et la froideur de cette pièce se retrouve dans la scénographie : des amoncellements de pianos enchevêtrés et abandonnés, de la neige sur le plateau, créent un ensemble poétique, délicat et un peu dissonant à l’atmosphère désuète, et tout à la fois un délice pour les yeux et les oreilles.


Au Barbican à Londres jusqu’au 16 septembre.
A voir encore au Festival de Dublin du3 au 8 octobre : https://woyzeckinwinter.com/
Lumière : Ben Ormerod
Choregraphie: Liz Roch
Büchner je connais et j’aime, mais la pièce Woyzeck est inachevé… Ils ont adapté une fin ?
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Oui je sais c’est ce qu ils font en général en le laissant sombrer
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