
Très belle réécriture, récit raconté du point de vue d’Iphigénie en un long monologue qui raconte l’attente de sa mort, qui est sacrifiée par son père Agamemnon pour que les navires puissent partir à la guerre de Troie. La langue est particulièrement riche et recherchée. La lecture de Nathalie Richard lui insuffle tragique et montre l’anéantissement de l’être tout en dévoilant les plis du texte, faisant s’entrechoquer les mots, donne une musique singulière à l’ensemble qui résonne comme les mots d’Iphigénie face à sa solitude et son destin.
Un extrait : » (…) Les blocs de granit se détachent en moi et tombent comme des montagnes entières tombent dans la mère. Des pans entiers qui vont se briser dans l’écume. Et cela des heures durant. Des nuits. Profondes. Il y a tout autour de moi un silence glacé, un silence transparent qui s’en va. Les montagnes, toujours plus hautes dans ma tête, penchent toujours plus vers la mer. Moi je crie, parfois, la nuit. Moi je n’en peux plus. Je voudrais arrêter le désastre. «
À écouter ici enregistré à théâtre ouvert en 2012 : https://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=4a923a30-0492-4fc4-9fde-a812bc05412c