À la croisée entre performance et théâtre intime, sorte d’ovni un peu idéaliste, Lands met à nu l’intériorité de deux êtres et leur relation. Sophie est coincée sur un trampoline, n’en pouvant descendre, freinée par une peur incontrôlable et irrationnelle, se condamnant à sauter éternellement et ce, durant quasiment toute la pièce, tandis que Leah, obsédée par la reconstitution de puzzles de 1000 pièces au moins, en observe chaque constituant un à un, se délecte de ce qu’elle pourrait y entrevoir. Lorsque Sophie éparpille aux quatre coins de cette chambre/ salon, qu’elles partagent, les bouts de puzzle construit, la coupe est pleine et leur relation virera de l’absurde à l’affrontement.
Une pièce absurde sur l’incommunicabilité, les masques sociaux et l’absence de réelle empathie, l’impossibilité de surmonter ses propres peurs que tout un chacun portent en lui. L’ ensemble est intime, un plateau long et étroit, recouvert de placo beige, atone, un table de bureau avec rangements pour puzzle et lumière, un micro, un mini trampoline. Une scène proche du public, si proche qu’il peut toucher les actrices. Si le sujet se comprend très rapidement la pièce est trop longue et se dilue et en effleurant son propos par manque sans doute de substance narrative. A noter cependant l’incroyable performance de Leah Brotherhead, que l’ on espère revoir très vite sur un plateau, au jeu substantiel et à la polyphonie d’émotions rendant palpable l’incommunicabilité de l’être, son indicible essence.
Actuellement au Bush Theatre à Londres jusqu’au 1er décembre : https://www.bushtheatre.co.uk/event/lands/
Une pièce de 1000 pièces, c’est absurde en effet. 😉
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