
Toujours à la hauteur de sa réputation innovatrice, le Bush theatre embarque les spectateurs vers un projet audacieux et ambitieux qui réunit les théâtres The Pequeno Ato de Sao Paulo, Harlem stage à New-York York, The Market Theatre Lab à Johannesburg et le Bush Theatre à Londres. Dans ces quatre salles se déroule simultanément le spectacle Babylon Beyond Broders cree par Sarah Elizabeth Charles, Pedro Granato, Mwenya Kabwe et Ruthie Osterman. Chacune de ces salles sont toute au cœur d’une communauté forte, vivante et bien ancrée dans leur quartier. Babylon Beyond Borders se fait l’écho de notre temps par l’internalisation de ce projet mais aussi par les sujets abordés qui s’ancrent au coeur de ces communautés métissées, marquée par la destruction ou l’abandon de tours, Grenfell pour Londres bien évidemment, et l’immigration.
Les spectateurs, nombreux et festifs en ce soir de premiere découvre un plateau est nu. En fond de scène une série d’écrans en forment un plus grand, sur lequel est projeté les différents passages théâtraux filmes et retransmis simultanément aux quatre coins de la planète. L’ensemble de la pièce s’inscrit dans le mythe de la tour de Babel ce qui est annoncé d’emblée de façon un peu trop ostentatoire. Le tout alterne moments théâtraux et musicaux se produisant en même temps et se répondant. On y retrouve des personnages ayant immigré dans dans ces quartiers, des témoignages des habitants des tours ou de leur destruction (World Trade Center, Grenfell), les guerres, l’importance de l’entraide, des parodies de Theresa May et des accords impossibles du Brexit. Babylon Beyond Borders comprend une multitude de themes.


Si la fin est criante de vérité sur un monde petri de contradiction et d’identités multiples, la technicité requise n est pas toujours à la hauteur. Ainsi, le plateau se fait parfois trop nu et le spectateur ne peut se défaire de l’impression d’assister à une captation théâtrale plus qu’à un événement théâtral au don d’ubiquité lors des retransmission ; il faut tout de meme avouer que malgré cette impression fugace, certains moments apportent une magie incomparable comme la cloture qui se produit au Bush Theatre sous la forme dun chœur de femmes qui célèbre l’éclat des barrières linguistiques et identitaires vivant plaidoyer pour une tolerance entre les culture et rappelant que l’homme est avant tout un citoyen du monde. Le public participe avec liesse et se laisse transporter par le message véhiculé dans cette bizarrerie technique au rythme parfois trop lent ou cassé car après tout ne sommes-nous pas tous pétri d’identités multiples et contradictoires ?

Un spectacle qui fait la part belle a l’incroyable inventivité sous la forme d un hommage rendu aux communautés et plus largement aux hommes qui luttent pour survivre.
Oh que oui…
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😉
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