Servie par Wim Opbrouck, comédien au charisme époustouflant, cette pièce éclectique est une ode à la joie, à la folie bienheureuse, à la rêverie, dont nous avons tous bien besoin en ces temps barbares.
Copyright Phile Deprez
Une fanfare, ainsi que neuf musiciens, des comédiens dont un danseur, un brin de folie pour ce spectacle explosif. La fanfare devient, sur scène, la métaphore de la vie, des relations humaines. Frisant parfois le burlesque, mais aussi la douceur mélancolique, ce joyeux bazar foutraque, mélange d’individus, emploie des fanfares locales pendant la tournée. Les musiciens de la fanfare londonienne, que j’ai croisés ensuite, par hasard, m’ont expliqué avoir répété les morceaux sans réelles indications sur les volontés des metteurs en scène. La musique allant de la marche à Strauss en passant par Beethoven et Verdi, apparaît comme le moteur de la vie théâtrale et humaine. Une sorte de rêverie hallucinée au service de la musique tout comme la musique en est son pilier. Un chaos d’humanité tentant de marcher dans la même direction.
Des moments d’extase, une très jolie construction de lumières réverbérant les instruments de cuivre, repris en écho par les costumes dorés, des comédiennes d’un certain âge redevenues superbement majorettes, alternant avec quelques légères longueurs. Les âges et étapes de la vie s’y côtoient sans heurts.
Un festin jouissif, tendre, magnifique, drôle, poignant et tout à la fois subversif, à la mise en scène simple et efficace : des chaises, les seuls comédiens ainsi que les musiciens en costumes de fanfare, leurs intruments, et un large espace, au niveau des pendrillons presqu’en fond de scène, présentant des encadrements où musiciens et comédiens apparaissent et disparaissent par intermittence, construisant en fond d’autres histoires mimées, et jouant sur les lumières.
Une ode à la joie, à l’humanité.
En avant, marche ! Alain Platel, Frank Van Laecke et Steven Prengels.
En août à Brisbane en Australie et en décembre à Gent en Belgique.
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