Il faut être demeuré. C’est tout un art, qui est le bonheur même. Demeurer c’est être sans histoire, comme le bonheur. Il n’y a point d’histoire en lui, car il est toujours avant le récit, ou après. Il n’y figure jamais, sinon comme une situation d’emblée perdue, des moments de suspension, autant de parenthèses au fond inénarrables, ou cette fin heureuse où le récit s’interrompt. Il n’est d’histoire que du malheur. En la demeure, il n’est point de péripétie.
Le bonheur est demeuré. Le bonheur fait sourire, bêtement. Celui qui est heureux, comme celui qui s’en moque, car on a toujours raison d’être tout bêtement heureux. Et rien n’y peut rien, pas plus l’intelligence si triste, sinistre, que la mort elle-même. Car qu’est-ce qui demeure après la mort ? seulement ce qui demeure déjà pendant la vie. Car la mort est un miroir : ce qui est après est avant…
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Lis donc Les Demeurées de Jeanne Bénameur…
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J’y cours 🙂
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